Lisbonne : La ville aux collines

Lisbonne : La ville aux collines

4 juillet 2018 0 Par destinationlinstant

Mai 2018

Nous arrivons en fin d’après-midi. A peine le temps de découvrir notre logement que nous partons visiter la ville, notamment avec le quartier du Baixa avec la Praça do Comércio qui fait partie des plus belles places d’Europe dont la construction remonte en 1759. Ici, se trouvait le palais royal qui a été complétement détruit par le tremblement de terre de 1755. Au centre de la place, vous pouvez apercevoir la statue équestre de José I. D’un côté, la place est bordée par le Tage et de l’autre côté par l’Arc de triomphe construit entre 1862 et 1873 et qui donne sur la rua Augusta.

Lors de vos découvertes dans la capitale portugaise, n’oubliez pas d’observer la calçada lisboète. C’est la chaussée portugaise qui se compose de pierres de calcaire noire et blanche pour représenter divers motifs. Actuellement, il ne reste plus que 9 calceteiros à Lisbonne pour réaliser ces magnifiques chaussées.

N’oubliez pas non plus de prendre le temps de regarder les façades des maisons et bâtiments qui sont souvent recouverts d’azulejos. Ce sont des carreaux de céramique blanche souvent décorés de motifs.

Le lendemain, nous débutons notre journée par le château São Jorge construit par les musulmans entre le Xème et le XIème siècle sur la plus haute colline de Lisbonne et sur les vestiges d’une ancienne forteresse. C’est le monument le plus ancien de la capitale où on retrouve des éléments des différentes occupations dont le château a été témoin : Phéniciens, Romains et Maures. Au cours de la visite, on peut arpenter la muraille, le chemin de ronde, visiter le jardin anglais et se rendre sur les tours, notamment celle qui fut la tour principale : la tour Ulysse. Le château offre également un magnifique point de vue panoramique sur la ville, ce qui est idéal pour les photos ! Au moment de l’achat des billets, n’hésitez pas à prendre les explications (disponible en plusieurs langues) pour vous situer dans le château et obtenir des informations sur chaque élément le composant.

Ensuite, nous avons décidé de flâner dans les rues de l’Alfama qui est le quartier à visiter quand on vient à Lisbonne car c’est l’endroit le plus connu de la capitale et qui échappa à la destruction causée par le tremblement de terre de 1755. Il faut parcourir à pied les ruelles étroites, les longs escaliers, les magnifiques patios, les nombreux culs-de-sac et entendre les airs du Fado (mélodie aux notes et paroles mélancoliques) pour s’imprégner de l’atmosphère du quartier.

Nous tombons sur la cathédrale de la Sé qui est l’un des monuments les plus anciens de la capitale dont la construction remonte vers 1150 sur les vestiges de l’ancienne mosquée Maure. Elle fut construite selon les normes des structures fortifiées, d’où son allure de forteresse. Je ne pourrais en dire davantage car nous ne l’avons pas visité mais elle valait le coup d’œil car elle fait partie des monuments les plus photographiés à Lisbonne !

Puis, nous retournons sur la Praça do Comércio pour aller visiter le Museu da Cerveja (musée de la bière) qui est un petit musée financé par les grandes marques de bières portugaises, telles que Super Bock, Sagres, Laurentina et autres. S’abstenir si vous ne parlez ni portugais, ni anglais car les explications sont seulement dans ces deux langues. La visite du musée (5€/pers) permet de découvrir les différents temps forts dans l’histoire de la bière au Portugal, et tout ça avec une bière dans les mains que vous pouvez déguster tranquillement tout le temps de la visite. Si vous trouvez le verre, signé Pomar, original par sa forme inversée d’une bouteille de bière, vous pourrez toujours l’acheter au prix de 19€/30cL au comptoir, en choisissant le drapeau du pays que vous souhaitez dessus. Pour ma part, j’ai choisi le Portugal pour le souvenir de ce voyage ! Le musée est également un bar où vous pouvez vous installer pour déguster une bonne bière fraîche !

La journée continue dans le quartier du Chiado qui s’étend entre les quartiers de la Baixa et du Bairro Alto. Ici, nous visitons le Convento-museu do Carmo qui fut construit à la demande du militaire Nuno Álvarez Pereira à la fin du XVIème siècle à la suite de leur victoire à la bataille d’Aljubarrota. Le tremblement de terre de 1755 ne l’épargna pas, il ne reste aujourd’hui plus qu’une église à ciel ouvert où vous aurez peut-être la chance de croiser Monsieur Nono qui est un chat. Sa présence permet de protéger les lieux, notamment des oiseaux et des rats.

Ensuite, nous prolongeons notre ballade jusqu’au Miradouro São Pedro de Alcântara dans le Bairro Alto qui offre une vue sur le Tage et le château São Jorge. Nous avons profité d’un événement festif qui se trouvait là pour déguster une spécialité portugaise qui est la ginja (liqueur de cerise) dans un verre en chocolat.

Nous terminons la journée en prenant l’élévateur Santa Justa dont une centaine de personnes l’utilise quotidiennement. C’est un ascenseur qui parcourt verticalement 32 mètres avant de nous laisser emprunter un escalier permettant ainsi de culminer la ville à 45 mètres de hauteur. L’élévateur fut construit dans le style néogothique par l’ingénieur portugais Raul Mesnier du Ponsard, élève et disciple de Gustave Eiffel et fut inauguré en 1902. Depuis le sommet, nous avons une vue imprenable sur Lisbonne, notamment sur la Praça da Figueira et sur la Praça Dom Pedro IV, aussi appelée Rossio, où un fleuriste aurait offert un bouquet d’œillets à un soldat le 25 avril 1974, donnant ainsi son nom à la Révolution des Œillets.

Aujourd’hui, nous décidons de nous rendre à Belém en prenant le tram 15 à la Plaça da Figueira. Nous commençons par la visite de la Torre de Belém à l’ouverture (10h) car les gens commencent généralement par le monastère, ainsi nous faisions partis des premiers dans la tour et c’est vraiment le top quand on peut profiter du lieu et prendre des photos sans personne devant nous ! La tour de Belém est certainement le monument le plus photographié quand on vient à Lisbonne, et pour cause, elle a été construite en 1515 et a été une tour de contrôle maritime durant des siècles pour surveiller tous les transports maritimes du Tage.

En revenant sur nos pas, nous prenons le temps d’observer le Monumento das descobertas (monument aux Découvertes) qui se dresse sur 52 mètres de hauteur, en hommage aux portugais qui ont participé aux découvertes maritimes des XVème et XVIème siècle. Il a été construit en 1960 lors du 500ème anniversaire de la mort d’Henri le navigateur qu’on peut observer au centre du cortège sur le monument représentant la proue d’un bateau qui avance vers le Tage. Il y a une possibilité de monter tout en haut du monument, ce que nous n’avons pas fait afin de privilégier la prochaine visite.

Cette visite est celle du Mosteiro dos Jerónimos qui est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Le monastère et l’église des Hiéronymites ont été construit au début du XVIème siècle. Le nom vient de l’ordre monastique de Saint Jérôme et le monastère a été en grande partie décoré par les nombreuses richesses rapportées des expéditions de Vasco de Gama durant le règne du roi Manuel Ier. Le monument est vraiment majestueux avec une architecture magnifique mais je suis déçue car on s’attend à une longue visite au vu de la superficie du site mais on n’accède qu’à une seule partie et peu d’explications (seulement en anglais et portugais quand il y en a), ce qui rend la visite moins agréable que prévue.

Avant de partir, allez déguster les Pastéis de Belém qui sont délicieux et servis avec de la cannelle ou du sucre glace par-dessus la célèbre pâtisserie portugaise. Le magasin se trouve tout proche du monastère et c’est facile à repérer, il y a la queue devant ! Malgré la queue, ils ont l’habitude et sont très organisés, on est servi très rapidement ! Ils ont gardé la recette originaire secrète du monastère pour le plus grand plaisir de tous ! Goûtez, c’est un vrai délice !

Maintenant direction l’autre côté de la rive pour aller visiter le Cristo Rei. Pour cela, nous avons pris la ligne 15E depuis Belém pour nous arrêter à l’arrêt Cais do sodré avant de prendre le bateau. Une fois de l’autre côté de la rive, nous prenons le bus 101 : direction le Christ Roi. Il fut construit entre 1949 et 1959 sur le modèle du Christ Rédempteur du Corcovado (Brésil) afin de remercier Dieu d’avoir épargné le pays durant la Seconde Guerre Mondiale. Le message du monument est tout simplement la paix dans le monde. Le Christ Roi s’élève à plus de 113 mètres au-dessus du niveau du Tage et pèse pas moins de 40 000 tonnes. C’est colossal et le point de vue est impressionnant depuis le haut du piédestal. De plus, nous pouvons apercevoir le pont du 25 avril (date de la Révolution des Œillets) qui fut inauguré en 1966 et construit par l’entreprise qui a réalisé le Golden Gate, d’où la ressemblance. C’est un aqueduc de fer et de bitume qui s’étend sur 2,5km et s’élève à 60 mètres au-dessus du Tage.

Enfin, nous concluons la journée par une note sportive avec le Stade de la Luz qui est celui du club du Benfica. L’arrêt de métro est celui de la ligne bleue : colégio militar/Luz et il faut partir sur votre gauche en sortant du métro jusqu’à un portail toujours ouvert mais attention l’entrée est assez mal indiquée quand on ne connaît pas. Vous avez la possibilité de prendre un billet combiné musée + stade pour 17,50€/personne ou de faire seulement qu’une visite. Nous sommes arrivés trop tard pour la visite du musée alors nous avons fait celle du stade pour 12,50€/personne (possibilité de réductions). Etant donné que nous faisions partis de la dernière visite de la journée, nous étions seulement 6 touristes pour 1 guide qui a été formidable car normalement cela ne se fait qu’en anglais ou en portugais mais il a eu la délicatesse de tout nous expliquer en français pour nous permettre d’avoir des explications très précises sur l’architecture de l’actuel et de l’ancien stade et de nous faire partager son amour pour le club du Benfica et du foot. Au cours de la visite, nous passons par les vestiaires des visiteurs, les tribunes, la salle de conférence et la pelouse pour rencontrer les mascottes du club qui sont les aigles. La visite devient encore plus immersive avec les casques virtuels qui nous permettent d’entrer dans les vestiaires du Benfica, sur le terrain et d’assister à l’entrée des joueurs dans le stade. Pour les passionnés, la visite vaut vraiment le coup et dure 1 heure. Je vous conseille d’y aller relativement tard comme nous, c’est-à-dire pour celle de 18h30 afin d’avoir moins de monde et de profiter au maximum de la visite et des explications du guide.

C’est bientôt le départ pour nous mais j’ai une petite astuce pour ceux qui n’ont pas de solutions pour laisser leurs bagages avant le vol retour : cette solution s’appelle Lisbon drop me ! C’est un petit magasin où le propriétaire nous accueille très chaleureusement. Il propose la possibilité de laisser nos bagages le temps nécessaire : par exemple c’est 10€/bagage pour la journée ou 4€/bagage pour 3 heures. Le propriétaire est très arrangeant et n’hésite pas à faire des remises ! Le magasin se trouve rua do Benformoso, 268 dans le quartier de la Graça, entre les arrêts Intendente et Martim Moniz de la ligne verte. D’autres services y sont proposés comme louer un vélo, prendre une douche, imprimer les cartes d’embarquement ou bien goûter des vins locaux.

Nous ne pouvions pas partir sans monter dans le célèbre Tram 28 mais malheureusement pour nous, il y avait des travaux sur la ligne donc nous n’avons pas pu en profiter au maximum. La plupart des passagers prennent la ligne au terminus, soit à Martim Moniz, soit à Campo Ourique et de préférence, de bonne heure. Pour savoir où se trouve l’arrêt, il suffit de guetter la longue file d’attente ! Les trams, dont fait partie le N°28, sont aussi appelés Remodelado et ont été construits dans les années 1930, ainsi vous faites un voyage dans le temps en prenant place dans le Tram 28 !

C’est l’heure du déjeuner et pour ça, j’ai l’adresse parfaite : le Mercado da ribeira qui est un marché couvert proposant toute la richesse de la gastronomie portugaise en un seul lieu. Vous avez une multitude de possibilités de vous faire plaisir à des prix allant du raisonnable au plus cher. Les commerçants sont disposés autour de grandes tablées pour que chacun puisse goûter ce qu’il désire : charcuteries, poissonneries, fromages, vins, pâtisseries et j’en passe. Je vous recommande d’y faire au moins un arrêt durant votre séjour.

Avant le départ, nous décidons d’aller faire un tour vers l’avenida da Liberdade qui est un boulevard dessiné par le marquis de Pombal après le tremblement de terre de 1755 et qui mène au Parque Eduardo VII. C’est un parc de 26ha de jardin à la française où il est agréable de pique-niquer ou de s’y balader tout simplement.

Voilà le séjour à Lisbonne est fini mais j’ai encore une dernière petite anecdote à vous donner qui concerne la légende du coq de Barcelos : un crime fut commis à Barcelos et aucun coupable ne fut trouvé. Un jour, un homme de passage qui se rendait vers Saint Jacques de Compostelle fut immédiatement soupçonné sans aucunes raisons plausibles, ni preuves de culpabilité. Il clama son innocence et demanda à voir le juge qui l’avait condamné à la pendaison. Il fut amené devant ce dernier qui se trouvait attablé en présences de convives. L’homme accusé renouvela sa déclaration d’innocence et devant les visages incrédules, déclara en montrant un coq rôti sur la table : « il est aussi sûr que je suis innocent, qu’il est sûr que ce coq chantera au moment où je serai pendu ». Tous rigolèrent mais au moment où l’homme fut pendu, le coq se releva et chanta. L’homme fut immédiatement décroché, innocenté et échappa à la mort. Depuis, la légende persiste.

 

Bon voyage !